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Stephan Eicher (et Ron Sexsmith)
à l'Olympia, Paris, le 3 Mars 2000
Por
Laurence Boisnard (IndyRock-Paris)
L'Olympia, bien que pas très grande, est la salle mytique des
chanteurs d'expression française, et malgré la pluie
persistante, la longue file d'attente bien ordonnée devant la
salle montre que le public parisien a répondu au rendez-vous. Le
public d'ailleurs est étonnament varié; de tous ages, avec
peut-être une majorité de 25-35 ans, et venant de tous horizons,
du rock à la "chanson française", avec des habitués des concerts
ou ceux pour qui c'est exceptionel. Mais cette diversité
composera un public homogène venu pour écouter un suisse
allemand, entouré de musiciens français, suisses et anglais,
chanté en français, anglais et allemand... Mais cette ouverture
à différentes cultures n'est peut-être pas étrangère à la
diversité de son public.
. La première partie est assurée par Ron Sexsmith. La quasi
totalité du public ne le connais pas, même de nom, et
malheureusement n'ira peut-être pas acheté ses disques même si
sa prestation est excellente. Dans la lignée des song-writters
tel Leonard Cohen, canadien comme lui, Ron Sexsmith chante ses
balades douces-amères, s'acompagnant d'une guitare accoustique.
Dans la tradition de l'Olympia, il est seul debout sur la scène
dans un faisceau de lumière blanche devant un rideau noir, sa
voix emplissant la salle.A près la première chanson, il se
présentera en français. Il a le souffle coupé des personnes qui
ont le tract. Au fur et à mesure, cela ira mieux. Cet aveux
involontaire de son émotion, le rend plus touchant et
contribuera certainement à l'écoute attentive et polie du
public. Après une demie-heure, la salle se rallume pour
l'entracte qui ne sera pas long car tout est prêt derrière le
grand rideau noir.
. Enfin les lumières de scène éclairent un rideau de scène
représentant une sirène allanguie dans les montagnes suisses. De
faux flocons de neige parachèvent la ressemblance avec ces
boules emplies de paillettes blanches que l'on agite. Stepahn
Eicher entre en scène seul, décontracté et souriant, et on sent
tout de suite l'habitude et le plaisir de la scène. Il
s'installe sur un tabouret avec sa guitare accoustique et
commence. Après la première chanson, il commencera a parler au
public comme il le fera tout au long du concert, il dédie la
deuxième, se reprend, et dédie tout le concert à l'équipe
soignante qui s'occupait de lui à l'hôpital il y a encore dix
jours et qui lui avait promit qu'il pourrait jouer ce soir à
l'Olympia. Son guitariste, Bill Dillon, le rejoint sur scène
pour une étonante version accoustique de "Two people in a room",
alors que cette chanson a été écrite pour synthétiseurs, version
qui en fait ressortir toute la tristesse.
. C'est l'une des grandes forces de Stephan Eicher, il n'hésite
pas à réarranger ses chansons pour notre plaisir et premièrement
certainement pour le sien, allant de l'accoustique à
l'électrique, et vice-versa. Puis le reste du groupe entre en
scène. En premier, son fidèle clavier, Achim Meier, qu'il n'a
pas besoin de nommer car ce sont les fans des premiers rangs qui
le font. Il y a aussi : Xavier Descarpentries (trompette),
Henner Malecheba (basse) et Dave King (batterie). Sur le billet,
il est bien noté : "Stephan Eicher & Band". Et c'est très
important, on sent bien que le groupe est uni et complice
derrière lui, comme une troupe de théâtre, et pas simplement un
groupe venu accompagné le chanteur. Une deuxième grande force de
Eicher est cette complicité à son service mais surtout au
service de ses chansons.
. Maintenant que tout le monde est là, la première partie
accoustique continue avec "Combien de temps", un festif
"Hemmige" et des chansons de "Louanges". Dans l'ensemble le
concert sera composé principalement de chansons "Louanges", avec
les classiques des albums précédents : "Déjeuner en paix", "Pas
d'ami comme toi", "Des hauts, des bas", "Rivière"... La deuxième
partie, "électrique" voit le groupe occupé toute la scène devant
un rideau de fond représentant un mur d'une grande pièce (celui
de la pochette de Louanges), renforçant l'intimité entre le
groupe et le public. L'unité de Stephan et de son groupe est lui
souligné par l'uniformité d'éclairage sur tous les membres du
groupe sans distinction. Astrid William sera invité sur scène
pour la très belle chanson de Djian : "Sans vouloir te
commander" qu'elle chantera en duo avec Stephan.
. Après un au revoir et un faux rappel, Stephan et le groupe
reviennent sur scène accompagnés de Astrid William et Ron
Sexsmith pour une reprise de "Lean on me". Eicher ne manquera
pas de remercier et de faire applaudir ses invités. De même il y
aura un deuxième "faux" rappel, tout juste une sortie de scène.
Mais Stephan est fatigué, et "il en a assez". Sur la deuxième
chanson, il renverse la batterie avant de quitter la scène, pour
être certain que c'est bien la dernière de ce soir... Mais bien
que le concert est déjà duré une heure et demie, que quasiment
tout Louanges ait été joué, ainsi que la plupart des désormais
"classiques", le public ne veut pas en rester là. Dans la
pénombre, le public applaudit. Les lumières de la salle se
rallument, le public continue d'applaudir. La musique d'ambiance
est de nouveau diffusée, pas trop quand même, le public
applaudit encore plus fort et scande "Stephan, Stephan !" Alors
après unquart d'heure, il revient "contraint et forçè". Il dit :
qu'ils ne peuvent plus jouer puisqu'il n'y a plus de batterie,
qu'il était prêt à partir pour aller manger, qu'il va chanter
une chanson mais après nous devons rentrer chez nous, que nous
devons lui promettre que nous partirons... Alors il prend sa
guitare accoustique et choisi "Tu ne me dois rien". Seul en
scène devant une salle toutes lumières allumées, il chante et le
public chante avec lui "Toi, toi, tu ne me dois rien". Le public
est heureux qu'il soit revenu et tous ressentent la beauté du
moment. Peu de mots seront prononcés à la fin de la chanson.
Stephan Eicher dit merci, mais la gorge nouée sous les ovations
du public. Dés sa sortie de scène, les applaudissements
s'estompent rapidement. La promesse est tenue, nous rentrons
chez nous. Mais comment n'aurions pu ne pas faire ainsi, car la
promesse d'un moment magique avait aussi été tenue.
Discographie
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