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Festival des Inrockuptibles
Archive, France Cartigny, Day One, The Flaming Lips, Intik,
Katerine, Mike Ladd, Merz, The Micronauts, Moby, Muse, P.18,
Patrice, Pavement, Presence, Radar Bros, Kevin Rowland, Six by
Seven, Terranova, Emiliana Torrini, Trashmonk, Travis, Clones et
Ben Christophers
5 au 10 novembre La Cigale Le Divan du monde
Radar Bros - Day One
- Muse - The Flaming Lips
samedi 6 novembre 1999 La Cigale paris
Laurence Boisnard
Dix-sept heures indique les billet, mais c'est en fait l'heure
d'ouverture des portes. L'entrée du public se fait dans une
petite confusion et le mécontentement. Ce moment passé, on
s'installe dans la salle. Pour nous distraire pendant l'attente,
une vidéo faisant la publicité des groupes de la maison de
disque "Les ailes bleues" est projetée sur un écran. Comme elle
ne dure que cinq minutes, on la connait rapidement par coeur.
Pendant ce temps, le sound-check continue derrière le rideau de
scène rouge. Il s'ouvre enfin sur le premier groupe. Mais avec
bien sur trois quarts d'heure de retard. C'est un peu "normal"
car ce premier groupe est les Radar Bros qui sont arrivés dans
leur van vers dix-sept heures moins le quart, sortant eux-mêmes
leur matériel. Les instruments des autres groupes de la soirée
sont déjà stockés dans le fond, ce qui fait qu'il ne reste qu'un
espace d'un mètre sur le devant de la scène pour eux. Les douces
mélodies mélancholiques des Radar Bros ne chauffent pas la
salle, même si le public apprécie poliment. Qui plus est, leur
arrivée tardive ne doit pas inciter le trio à une humeur
débridée.
* Malheureusement, Muse fait aussi partie de l'affiche ce soir,
et une bonne partie du public est visiblement venu pour ce
groupe. Cela se reconnait au fait que cette partie est composée
d'adolescentes exitées et d'adolescents tout aussi écervelés et
ne sachant quoi faire de leur tetosterone. Tout au long du
passge des Radar Bros, un brouhaha se faisait entendre émanant
d'un groupe qui suivait la finale de rugby, l'un d'entre eux
criant "on n'est pas champion du monde" à la désoprobation de la
salle, puis à la fin "Pavament, c'est nul" et "Muse" approuvés
par le petit groupe. Heureusement le reste de la salle salua la
sortie des Radar Bros. a part les fand de Muse, le public est
aussi composé de ceux qui sont venus voir un groupe mais qui
sont ouverts à tous les autres, et ceux qui diront qu'ils
étaient aux Inrocks parce que cela fait très bien.
* Le groupe suivant sera Day One, nouveaux venus sur le label
Melankolic. Groupe multiracial de cinq musiciens, leur musique
est de même variée, et ne demande qu'à murir. La musique va du
moins bon à l'innovant avec un son personnel bien marqué,
incluant même pour un long morceau atmosphérique un solo de
guitare aux accents jazzy. Si parfois le style de Massive Attack
de Mezzanine se fait sentir, Day One est de ces nouveaux groupes
influencés par rap et le hip-hop mais qui ont complétement
abandonné les platines des DJ et même les samplers, pour revenir
au format batterie/basse/guitare. Et qui plus est, le chanteur
assure sympathiquement la promotion en annoncant plusieurs fois
le nom du groupe et en donnant systématiquement le titre des
chansons. A suivre.
* Le troisième groupe de la soirée sera Muse. C'est visiblement
le groupe le plus attendu de la soirée, ou du moins le plus
bruyament attendu. Tous et toutes les fans sont descendus pour
s'ammasser sur le parterre devant la scène. Quand le rideau
s'ouvre le batteur et le bassiste sont déjà sur scène. Une fois
que le public a bien crié, le guitariste chanteur entre avec un
solo de guitare et des poses, les pires, toutes droites sorties
du catalogue du grand guignol du rock&roll. Toute suite
grosse, grosse déception, ils poussent à fond la manette du son,
qui sature et deveint rapidement inaudible dans cette salle. Les
communiqués de presse pour la sortie de Showbiz les comparaient
à Nirvana, Jeff Buckley, Radiohead. Mais où elle la grâce
angélique de la voix de Jeff Buckley et les silences suspendus
des guitares ? Comme Nirvana, Muse est un trio et de même le
bassiste à une stature imposante qui donne à sa basse l'aspect
d'un jouet entre ses mains. Mais la comparaison s'arrête là. Il
faudrait que le chanteur de Muse est un peu plus de coffre et ne
reprenne pas son souflle bruyament après une note un peu trop
longue, pour qu'il puisse y avoir un début de comparaison avec
Radiohead. D'accord ce sont tous les trois de meilleurs
musiciens que Day One mais au moins ce groupe cherche un son
nouveau, et Muse n'apporte pas grand chose de ce côté là pour
l'instant. A la fin, le chanteur jetera sa guitare à terre et
sortira, le bassiste le suivra et jetera sa basse à terre depuis
les coullisses (dans les pieds du batteur qui donnait gentiment
ses baguettes au public). Pas contents de leur concert ou
dernière pose rock&roll. J'attendais vraiment autre chose de
Muse.
* Le groupe suivant sera les Flaming Lips. Leur dernier album
"The Soft Bulletin" est étonant par son ton et sa richesse
inventive, et je suis curieuse de voir ce que donne sur scène
une chanson comme : "What is the light ? (An untested hypothesis
suggesting that the chemical [in our brain] by which we are able
to experience the sensation of being in love is the same
chemical that caused the "Big Bang" that was the birth of the
accelerating universe)" ! Un grand écran est descendu au-dessus
de la scène forçant les roadies à installer le matériel tout au
bord de la scène. Les trois musiciens sont là pour surveiller et
aider à l'installation. Le chanteur arrivant avec un grand sac
en plastique jaune qu'il pose près de son micro. Encore quelques
réglages et Wayne Coyne annonce qu'ils sont bientôt prêts. La
première chanson est "Race for the prize (sacrifice of the new
scientists)" Et tout de suite, c'est le choc. Les chansons de
Soft Bulletin prennent toute leur théatralité sur scène. Les
images illustrent exactement et à la seconde prêt la musique,
l'emphase des gested de Wayne Coyne, digne des acteurs du cinéma
muet, sa voix déjà forcée dans les aigus sur l'album et ce soir
encore plus cassée par les concerts, les "accessoires" qu'il
sort de son sac jaune : des marionnettes gants, des confettis
blancs lancés sur le public, du faux sang qu'il se répandra sur
le front pour accentuer les blessures exprimées dans les
chansons... Que de sincérité, que d'humanité se dégagent des
trois musiciens et surtout du chanteur, quand il referme d'un
geste inconscient le col de son éternel caban de marin sur sa
gorge, quand entre les chansons il parle au public, ou quand il
veut toucher son double sur l'écran. Les images d'ailleurs
ajoutent à la "grandiloquence" de la musique. En fait cette
grandiloquence n'est là que pour mieux servir ou cacher des
douleurs, des constats désabusés mais sereins et des
interrogations. Comme pour "What is the light ?" avec les images
rappelant les couleurs psychédéliques de la fin de
"2001,l'Odyssée de l'Espace"; ou sur d'autres chansons, des
extraits de THX117 de Lucas ou de Karajan dirigeant entrecoupées
de celles d'explosions atomiques pour "Race for the Prize"...Le
concert passe vite tant on est pris dans le tourbillon de
l'univers des Flaming Lips. Après la fin de ce qui avait été
annoncée comme la dernière chanson, une reprise surprenante mais
émouvante d'"Over the rainbow", le groupe sort de scène. Pour
revenir aussitôt, Wayne Coyne annonce, pour le plus grand
plaisir du public, qu'ils ont encore droit à une chanson. Après
celle-ci les Flaming Lips quitteront définitivement la scène
mais sous les applaudissements nourris du public, ce qui les
étonnera. Il n'y a vraiment pas de quoi pas être étonné de cela,
le Soft Bulletin a maintenant été imprimé avec tant de sincérité
dans nos esprits.
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