FOTOS: LAURENCE BOISNARD
ARCHIVO HISTÓRICO * HENEROTECA * ARCHIVE
RADIOHEAD, 1998
CRÓNICAS, FOTOGALERÍAS
RADIOHEAD, AMNESTY INTERNATIONAL CONCERT. PARÍS 10-12-1998


RADIOHEAD EN PARÍS, DICIEMBRE 1998
Amnesty International Concert
By LAURENCE BOISNARD PARIS - Especial IndyRock-Radiohead
- 10/12/1998
Le programme qui circulait les jours précédents indiquait un
début de concert à 17 heures avec Peter Gabriel. Mais pour
l'instant les portes ne sont pas encore ouvertes. D'où une
petite impatiente après une attente d'une heure et demi dans
cette après-midi grise de l'hiver parisien. 17h05, les portes
s'ouvrent enfin, maintenant 17000 personnes doivent entrer et
s'installer. Une fois à l'intérieur, petite panique car on
entend Bruce Springsteen chanter. Il est seul sur scène avec sa
guitare acoustique. En fait rien de grave, c'est la fin du
sound-check.
On peut s'installer tranquilement. Une place assise au premier
rang des gradins sur la gauche de la scène, ni trop sur le côté
ni trop loin. Bercy est une grande arène sportive. La scène
occupe le fond de la salle, les trois quarts des gradins restant
libres. Il y a bien sur la fosse, elle est immense et
heureusement le fond en est occupé par des siéges sur une
estrade. La scène vide pour le moment baigne dans une lumière
bleue.
La guitare qui est le symbole de ce concert est suspendue au
dessus. Le décor est aussi composé d'écrans suspendus au fond
sur lesquelles des photos et des textes seront projetés et de
deux autres sur les côtés pour la retransmission.
Des caméras sont aussi présentes sur une estrade face à la
scène, plus deux loumas (qui s'averront parfois génantes) et des
caméramen, caméra à l'épaule completeront le dispositif.
Maintenant, il n'y a plus qu'à attendre. Mezzanine de Massive
Attack est diffusé dans les haut-parleurs. L'attente avant cette
longue soirée n'est pas si désagréable. . *A 18 heures précises,
les lumières s'éteignent. Quelques vidéos pour présenter Amnesty
International sont diffusées sur les écrans. Vient ensuite un
message en français de Pierre Sané, président d'AI. C'est au
tour d'Anita Roddick, présidente de Body Shop, qui vient
elle-même lire sont message sur scène. Elle finit en
introduisant Peter Gabriel. En fait, il arrive sur scène
accompagné de Tracy Chapman, Youssou N'Dour et Bruce
Springsteen. Ils chantent Get Up Stand Up de Bob Marley. Une
seule chanson, et Peter Gabriel et Bruce Springsteen restent
seuls sur scène. Peter Gabriel, qui a pris un peu d'embonpoint
et a le crane rasé, introduit en français, tout au long de la
soirée il mettra d'ailleurs un point d'honneur à n'utiliser que
cette langue, Bruce Springsteen. Celui-ci, seul sur scène avec
sa guitare acoustique et un harmonica, interprètera cinq
chansons.
Pendant la deuxième chanson, Springsteen a des ennuis avec sa
guitare et il est obligé de s'arrêter. Peter Gabriel en maître
de cérémonie vient demander, en français mais je ne le répèterai
plus, au public de patienter un peu. Springsteen habitué à la
scène reste décontracté. Après ces quelques minutes de pause, il
reprend plus furieusement encore. Il termine son set, dit
"merci" et quitte la scène. .
*Temps de pause avec Anita Roddick et une personne d'Amnesty qui
viennent annoncer une surprise : la venue de Sa Sainteté le
Dalaï Lama pour quelques mots. Une ovation du public
l'accueille. Les gens assis se lévent, tout bery est debout. Il
entre humblement sur scène en saluant les mains jointes comme il
le fait toujours lors des réunions publiques. Puis en anglais il
dit qu'en tant que moine bouddhiste, il n'est pas habitué à ce
genre de musique mais que vu la joie qu'il peut lire dans les
regards, il peut dire que cela doit être un évènement important
pour nous. Il ajoute que les personnes devant lui seront les
défenseurs des droits de l'homme au XXIème siècle. Son discours
portent ensuite sur le respect et la compassion que l'on doit
avoir envers son prochain. Cinq minutes qui réchauffent le coeur
du public. Il sort sous les acclamations, se retourne et salue
avec les mains jointes bien hautes au-dessus du front. . *C'est
Tracy Chapman à qui revient la difficile tâche de prendre le
relai, mais elle est accueillie chaleureusement par le public.
Elle ne vend pas beaucoup de disques en France et peut-être même
en Europe, mais c'est la defenseuse des droits de l'homme qui
est saluée.
Elle commence son set de 6 titres en s'accompagant durant la
première chanson de l'instrument de musique aborigène. Il y
aura, entre autre Fatest Car, Hold You In My Arm. Elle présente
la dernière chanson, Revolution, avec quelques mots :"I wrote
this song when I was 16. I believed we can change the world. Now
I am older. And I still believe we can change the world." Ce qui
est salué par beaucoup d'applaudissement de la part du public.
Revolution se terminera en triomphe pour Tracy. . *De nouveau
entre-acte pendant que les techniciens changent le matériel sur
scène. Kassav' reprend ensuite le flambeau.
Leur zouk (musique des antilles françaises) chanté en créole et
en français, chaleureux et rythmé, surprend un peu le plus
public plus rock. Néanmoins, c'est une musique de fête et le
public réagis au quart de tour sous les sollicitations du
groupe. Quatre chansons et un meddley pendant lequel Orleando
Paleo les rejoint. Son extraordinaire solo de percussions
époustouflera le public qui saluera cette musique du soleil.
Nouvelle pause. Il semble maintenant qu'elles seront de plus en
plus nombreuses et longues. . *Bruce Springsteen arrive sur
scène et introduit en français, en s'aidant d'un bout de papier,
Peter Gabriel. Celui-ci commence par Rain Down. Puis il fait
allusion à Pinochet, il est applaudi.
Youssou N'Dour arrive sur scène, et ils chantent une nouvelle
chanson. Ce court set de trois chansons se termine, toujours
avec Youssou, par un superbe In Your Eyes, qui s'étire et vous
prend aux tripes. Peter et Youssou dansent, traversent la scène
en courant, dialoguent en chantant dans un duo poignant. Le
public est comblé. A la fin de la chanson, en regardant les
écrans, je cois voir que Youssou pleure. Ils sortent de la scène
en courant, mais le public continue à applaudir et demande leur
retour sur scène. Il n'en sera rien et ce sera une nouvelle
pause. Assez longue. .
* Shania Twain arrive. Elle chante son dernier hit, puis une
autre chanson. Musique FM américaine. Le public écoute poliment.
Elle s'en va rapidement. Nouvelle pause, ces arrêts cassent le
rythme et commencent à devenir ennuyeux. Enfin Alanis Morisette
arrive avec une chanson aux guitares saturées. Cinq chansons,
elle finira par Thank You. Peut-être est-ce parce que je
n'accroche pas à cette musique mais je trouve qu'il manque de
l'émotion, ou peu-être est-ce à cuase de la comparaison qui se
fait après le formidable passage de Gabriel et N'Dour. Puis les
longues pauses et Shania Twain ont refroidi l'atmosphère. Mais
Morisette est une bonne chanteuse et une bonne musicienne, et
l'accueil du public est chaleureux, surtout à la fin. Elle en
est émue.
* De nouveau une pause. Un violoncelle est installé sur scène.
Ce ne sera pas Radiohead qui va suivre. En effet, c'est Jimmy
Page et Robert Plant. Je n'aurai jamais cru qu'un jour je
verrais Led Zeppelin sur scène ! Enfin, la moitié mais la moitié
la plus importante. J'ai vu Kraftwerk sur scène, Page &
Plant, Radiohead. Je peux mourrir demain ! Demain seulement car
il faut terminer la soirée. Et quelle soirée : Le Dalaï Lama,
Gabriel et N'Dour, Page & plant et Radiohead ! Des personnes
qui comptent, de beaux souvenirs. Le 10 décembre 1998 restera
une grande date. Je n'oublie pas l'action en faveur des droits
de l'homme, elle sera pour demain. Mais revenons à Page &
Plant. Ils arrivent tout de noir vétus.
Dès les premiers accords, Jimmy page montre à tous ceux qui sont
passés sur scène comment on joue de la guitare. Dès les
premières notes, Robert Plant montre comment on chante :
puissance modulée et subtile (et non beuglement comme c'est la
mode américaine). Les premiers mouvements dans la foule au pied
de la scène commencent avec eux. Des titres superbes. Le rock
conserve quand on a la foi, et cela fait plaisir de les voir
revenir en forme. Le public réagit aux moindres sollicitations
de Plant. Au milieu de leur passage, Robert Plant fait les
remerciements d'usage mais surtout espère que les personnes haut
placé se montreront plus sensibles aux droits de l'homme. Puis
ils enchainent sur Hangman. Superbe. Authentique.
Du génie tout simplement. Ils terminent après la cinquième
chanson, disent merci et au revoir. Simplement. Pourtant ce sont
des légendes du rock. . *On annonce une pause de vingt minutes.
Le matériel de Radiohead est installé. Enfin ! Il est 23h30
quand la haute silhouette de Ed se laisse deviner dans la
pénombre. Ils entrent sur scène. Au volume des applaudissements,
c'était visiblement le groupe le plus attendu de la soirée. Ils
commencent par Lucky. Ed dans son eternel "combat trouser" avec
un tee-shirt représentant un casque des forces impériales de
Star Wars. Il porte les cheveux un peu plus longs que
d'habitude. Thom est inchangé, portant une chemisette, et
toujours cette courte barbe. Jonny dans un superbe tee-shirt
rouge.
Colin tout de noir vêtu, ainsi que Phil. Ils sont en forme.
Comme d'habitude égaux à eux-mêmes, excellents musiciens mais
l'émotion est là. Ils se donnent à fond. Avec eux aussi,
authenticité et sincérité. Pas de tricherie. Ils supportent sans
problème de passer après Page & Plant. Ces derniers
représentent le passé et le présent du rock. Radiohead est le
présent et le future du rock. Le meilleur groupe sur scène (et
sur disque).
*"[Radiohead took]
me on board their beautiful ship, show me the world as I'd love
to see it. I'd tell all my friends but they never believe,
they'd think that I finally lost it completely...But I'd be
allright"
Ca y est , je suis retombée dans le trou de l'espace-temps
qu'est un concert de Radiohead, emportée haut et pénétrée par
leur musique et leur énergie. Et je ne suis certainement pas la
seule, car Lucky a suffit pour que le public de Bercy soit
conquis, en délire, ravi. Et cela va continuer. Les premiers
accords de Karma Police font redoubler les applaudissements.
Malgré la puissance du son, le public arrive à chanter et
reprend en un choeur vengeur "this is what you get". Inutile de
le redire, et je ne le répèterai plus par la suite, les
applaudissements sont très fournis. Sans parti pris, vraiment en
toute honnêteté, Radiohead est le groupe le plus applaudi de la
soirée, même si Gabriel et N'Dour et Page & Plant ont aussi
enthousiasmé le public. . *En attendant, le bruit des
applaudissements continu sur l'intro de la troisième chanson :
Exit Music (for a film), mais quand Thom chante seul accompagné
de sa guitare, l'émotion prend Bercy à la gorge. Un silence se
fait, 17000 personnes se taisent. C'est la première fois de la
soirée. L'étrange (et mauvaise) acoustique de la salle fait
résonner la voix de Thom comme un chant religieux dans une
cathédrale. De l'émotion pure. A la manière typique d'un concert
de Radiohead, après un moment plus "calme", ils enchainent avec
Talk Show Host, en passe de devenir un classique de la scène.
Pas de ratés cette fois, mais toujours ce formidable final avec
Ed abusant de la pédale wah-wah, Jonny des claviers et ce
formidable délire de notes de la part de tous. Un autre
classique suit : My Iron Lung. . *Quand je dis "classique", je
ne veux pas dire que les concerts de Radiohead sont devenus
routiniers.
Ed fait toujours de grandes enjambés et des bonds
impressionnants, et sa sensibilité transparait dans les passages
les plus émouvants. Jonny est toujours aussi plié en deux sur sa
guitare pour mieux la torturer et en sortir ses sons uniques, il
fait de même avec tous les instruments qui passent à sa portée
sur scène; ou quand il n'a pas à jouer, il reste immobile (à
quoi pense-t-il? que regarde-t-il ?). Colin, calé dans son coin
de scène, s'éclate avec toujours autant de conviction,
particulièrement sur le "rain down" de Paranoid Android dont il
semble ne jamais vouloir se lasser. Phil maintient toujours la
tête baissée dans ses cymbales et la musique du groupe avec sa
rythmique sans faille. Et Thom ? Thom, sa voix sure et belle,
chantant les yeux mi-clos, véritable médium qui nous permet de
communiquer avec leur musique.
Toujours la même chose alors ? Non, car il y a cette émotion, ce
don de soi que le public reçoit et ressent et qui est sans
équivoque. Un concert de radiohead, c'est ce que l'on doit
appeler une expérience transcendentale ! . *Ensuite Fake Plastic
Tree. Thom avec sa guitare...Superbe ballade que le public
reprend en choeur. Puis comme sur The Bends, c'est Bones qui est
enchaîné. "Prozac pain killer" chante rageusement Thom. Il joue
avec les premiers rangs du public. On sent qu'il est en
confiance. Les chansons s'enchainent très vite. Les guitaristes
récupèrent leurs guitares, tout est réglé. Thom n'est pas très
bavard. Il dit simplement "bonjour", "merci", surtout "thank
you" entre chaque chanson. Il s'essayera à un "ça va?", ajoutant
immédiatement en anglais que c'était le seul français qu'il
connaissait. Avant Karma Police, il a quand même été plus long :
"We are a band called Radiohead and we are here for Amnesty
International". Etrange cette façon de rapeller qui ils sont,
car ce n'est vraiment pas la peine. Je pense que c'est
simplement de la modestie (bien placé). Tout comme hier, à la
conférence de presse, Colin a rapelé en répondant à une question
: "mon frère et moi nous somme dans un groupe appelé Radiohead"
! .
* Ed et Colin se sont rejoints au centre de la scène, No
Surprises commence. C'est visiblement un titre aprécié du
public. Certainement que cette chanson lui parle beaucoup. Thom
annonce Paranoid Android, nouveau délire d'applaudissements.
Sous les lumière stroboscopiques le public devant la scène est
hypnotisé, tous les regards tournés vers ce groupe fascinant.
Quand Thom chante "rain down", le public est envouté. "God loves
his children. Yeah !" Sur les premiers accords de la dernière
partie, Ed fait un bond impressionnant. A la fin de la chanson,
le public est épuisé et en délire. Avant de commencer la chanson
suivante, Thom la dédit au droit de l'homme, mais il parle vite,
en anglais et sur les applaudissements du public qui n'a pas
fini de montrer son enthousiasme. Beaucoup de personnes n'ont
pas compris ce qu'il a dit et il n'y a pas beaucoup de
réactions. Alors Thom ajoute que nous en avons peut-être assez
d'entendre ce genre de discours. Une réaction tout à fait
typique de Thom, mais c'est pour cela que on l'aime.
De toute façon, les discours n'ont pas leur place ce soir, les
membres de Radiohead ont préféré utiliser les interviews pour
exprimer leur point de vue. Street Spirit commence. "Immerse
your soul in love". Ed est ému. Le public pris aux tripes, la
musique le pénètre. A la fin de la chanson, Thom dit merci et au
revoir. Ils saluent tous et quittent la scène ainsi. Non ce
n'est pas possible ! Le public applaudi mais surtout demande
leur retour sur scène. Longtemps. Plus longtemps que pour
Gabriel et N'Dour. Mais rien n'y fait. Ce n'est pas le style du
concert de ce soir. . *0h20 tout est terminé, il faut revenir
sur terre. Une partie du public épuisée, ayant eu ce pour quoi
elle était venue, s'en va. Pourtant Peter Gabriel et Youssou
N'Dour reviendront pour un toujours superbe Shaking The Trees.
Puis, accompagnés de Tracy Chapman et de la chanteuse de
Kassav', ils terminerons avec 7 Seconds. Enfin Asian Dub
Foundation termineront la soirée.
Set list
Lucky,
Karma Police,
Exit Music (for a film),
Talk Show Host,
My Iron Lung,
Fake Plastic Tree,
Bones,
No Surprises,
Paranoid Android,
Street Spirit [fade out]
Radiohead,
" Le concert d'Amnesty International en faveur des droits
humains à Paris sera notre unique apparition devant le public
européen cette année. Nous espérons que ce sera un moyen
efficace de soutenir Amnesty International dans son travail
concret de promotion des droits humains inscrits dans la DUDH.
Sans l'action d'organisations comme Amnesty International, la
déclaration ne serait que pure rhétorique".
THOM: 'OUR PROBLEMS ARE UTTERLY, UTTERLY IRRELEVANT'

Thom Yorke has revealed that performing
at the Amnesty International gig is a way of "addressing my
guilt, I guess".
In a recent interview, on UK's Channel Four news he said:
"Radiohead came out of the grunge culture of complaint. I think
we've grown up and it's dawned on us that our problems are
utterly, utterly irrelevant and it's offensive to have them
rammed down your throat on MTV.
Thom Yorke, who has always maintained a resolutely anti-rockstar
attitude, also attacked the cliches of rock star celebrity:
"What I find really offensive is the way our culture - once
anyone has any degree of success - gets into the realms of Hello
magazine 'Have a look at our glamorous lifestyle that you should
all be aspiring to - come look the homes of the rich 'n' famous
and look at them doing charlie in the toilets. This is your
future - this is success'."
He said he felt comfortable using his celebrity to help the
cause of Amnesty International: "I don't really use it for
anything else."
.
LE PROGRAMME DU
CONCERT
10 décembre 1998
Le Palais Omnisport
de Paris Bercy
Peter Gabriel
Bruce Springsteen
Tracy Chapman
Asian Dub Foundation
Axelle Red
Shania Twain
Kassav' et Orlando Poleo
Alanis Morissette
Jimmy Page et Robert Plant
RADIOHEAD
Youssou N'Dour
Youssou N'Dour + Peter Gabriel
RADIOHEAD,
PARÍS, CONFERENCE DE PRESSE


Alanis Morissette, Anita Roddick (présidente de Body Shop),
Pierre Sané (président d'Amnesty International), Jonny,
Colin et Tracy Chapman.
Fotos: Laurence Boisnard - IndyRock.
La conférence de presse des artistes participant au concert
d'Amnesty International se tenait au Hard Rock café à 17
heures. Mauvais choix pour l'horaire car à cette heure-ci
les embouteillages du soir commencent à Paris. Néanmoins
j'avais réussi à arriver assez tôt pout pouvoir choisir une
place sur l'estrade du bar qui faisait face à l'estrade où
se trouvait la table des invités. Je me calais bien en face
de l'étiquette marquée Radiohead. De gauche à droite ces
étiquettes indiquent : Axelle Red , Kassav', Shania Twain,
Alanis Morissette, Peter Gabriel, Anita Roddick, Pierre
Sané, Radiohead, Tracy Chapman, Youssou N'Dour, Orlando
Paleo. Les professionnels arrivent : photographes,
caméramen, presse écrite.... Le temps passe et on sent bien
que la conférence ne vas pas commencer à l'heure. Quelqu'un
vient réarranger les étiquettes : Orlando Paleo va à côté de
Kassav' et Axelle Red change de place pour se retrouver avec
Shania Twain. Youssou N'Dour et Peter Gabriel disparaissent.
Il n'y a pas Bruce Springsteen, il passe sur une télévision
française à la même heure pour promouvoir son dernier CD.
Une rumeur circule : le ministre de l'intérieur britannique
vient d'autoriser l'extradion de Augusto Pinochet. De bonnes
nouvelles.
Enfin quelqu'un vient annoncer que la conférence allait
commencer vers 17h20, mais finir quand même à 18 heures car
les artistes devaient repartir pour les répétitions. Le
déroulement de la conférence est aussi annoncé : deux (2 !)
minutes pour prendre des photos au début puis intervention
de Pierre Sané pour Amnesty International, de Anita Roddick
pour Body Shop, et enfin questions, mais courtes. Un petit
silence de soulagement parmi les journalistes, les invités
arrivent enfin. Un peu dans le désordre, ils s'assoient
derrière leurs étiquettes respectives et le crépitement des
flashs commence. .
*Pour Radiohead, c'est en fait Colin et Jonny qui sont
venus. Ils parlent tous les deux français, cela a peut-être
été la raison de ce choix. Jonny est assis à la gauche de
Pierre Sané, puis il y a Colin, qui discute aimablement avec
Tracy Chapman à sa gauche en attendant que la conférence
commence vraiment. Pendant toute la conférence, un peu
serré, Jonny se tiendra légèrement en retrait, bien droit
sur sa chaise et les mains sur les genoux comme un écolier
sage. Il regardera plutôt la table mais observera de temps
en temps la salle.
.


.
Colin sera plus agité, buvant beaucoup d'eau, et se passant
la main sur le visage comme quelqu'un de fatigué, ce qu'il a
l'air effectivement d'être. Les deux minutes sont passées,
les photographes partent du devant de l'estrade, et la
conférence commence vraiment. Pierre Sané, pour Amnesty
International, prend la parole en français. Il commence par
souligné l'importance de la Déclaration Universelle des
Droits de l'Homme. Il indique que le cinquantenaire était vu
comme une commémoration en l'honneur de tous ceux qui sont
morts ou ont lutté pour les droits de l'homme, mais que ce
sera quand même une célébration avec cette dernière
information concernant le cas Pinochet.
Il remercie Body Shop qui montre que l'on peut être une
entreprise rentable et en expansion et respecter les droits
de l'homme. Enfin il remercie les artistes. Anita Roddick
prend la parole en anglais pour Body Shop. Elle indique
combien les droits de l'homme sont importants pour son
entreprise. Elle remercie les artistes, en soulignant que
l'industrie musicale est celle qui est toujours présente
pour soutenir les droits de l'homme. Enfin les questions
commencent. La première est pour Pierre Sané et concerne
Pinochet. Il y aura ainsi plusieurs questions sur ce sujet
auquel il répondra longuement.
Voyez les communiqués de presse d'Amnesty International pour
connaitre la position de cette organisation. Après la
télévision canadienne est la plus rapide et la première
question est pour Alanis Morisette. Elle répond qu'elle se
sent humble et honorée. Surement de la sincérité mais pas
baucoup de conviction dans sa réponse. Tout comme dans celle
de Shania Twain un peu après : elle se sent elle flattée et
honorée. Tracy Chapman répondra a une question générale sur
Pinochet. Plus de conviction ici et elle a été dans les
premières à soutenir AI. Une question polie sera poser au
deux représentants de Kassav' qui ont failli être oubliés.
La chanteuse soulignera que 1998 est aussi l'année du 150ème
anniversaire de l'abolition de l'esclavage en France.
L'intervention d'Axelle Red sera émouvante.
Elle tenait vraiment à participer à ce concert par
conviction, elle est ambassadrice de l'UNESCO, mais étant
enceinte de sept mois, son médecin lui a indiqué le matin
même qu'elle ne pouvait pas faire de scène. Elle ne sera
donc pas demain à Bercy.



*Et Colin et Jonny ? Ils sont intervenus, trois fois en
tout. Mais on sentait qu'ils auraient été plus souvent
sollicité si la conférence avait été moins courte. Tous les
deux avaient préparé leurs textes, et ils les ont plus ou
moins récités, répondant parfois en partie à côté des
questions. Mais c'était pour exprimer clairement la position
de Radiohead. La première intervention est de Colin après
une question générale de journalistes chiliens sur le cas
Pinochet. Colin répondra entièrement en français ! Au point
que des journalistes anglais demanderont à ce qu'il répète
ce qu'il a dit en anglais, ce qu'il ne fera pas vraiment.
Après une rapide phrase sur Pinochet, Colin enchainera sur
l'importance du travail d'AI. Et que l'homme ne doit
pas être considéré seulement en terme de paye, mais dans
tous ses droits.
Colin parlait en français sous le regard "effaré" de Jonny
qui le regardait fixement. Soit il trouvait que son frère
disait des bétîses, soit plus problablement il essayait de
comprendre et s'inquiétait du fait de devoir lui aussi
répondre entièrement en français. Cela fait plusieurs
interviews que j'entends de Colin et je trouve que son
français est de plus en plus fluide. La seconde intervention
sera de Jonny suite à une question d'une journaliste
anglaise sur le fait que ce concert est le seul en Europe
cette année. La dernière intervention est de Colin. Il
commence en français puis termine en anglais, il est
vraiment trop fatigué. Il souligne l'importance de
l'engagement individuel dans des causes comme celles
soutenues par Amnesty International. Il indique que si ce
concert amenait certains fans de Radiohead à s'interroger,
voir même à s'engager avec AI, comme eux le font à Oxford,
les membres de Radiohead en serait heureux. .
*18 heures précises, quelqu'un fait un signe, la conférence
s'arrête. les invités se regroupent au centre de la table
pour une dernière photo tous ensembles.
Colin et Jonny sortent rapidement et s'engouffrent dans un
taxi. A demain donc pour le concert...
ESPECIAL * MONOGRÁFICO

Radiohead, presentación OK Computer 1997
Comentarios, fotogalerías,
noticias, letras en español... la premiere de OK
Computer... Seguimos a Radiohead desde 1996.
IndyRock, revista pionera en España y latinoamérica en el
seguimiento informativo de Radiohead -
(Ir
a página de inicio)